21 jours pour découvrir la sacrificature selon l’ordre de Melkisédek – Jour 17

by Eric Pechin

Jour #17 – Tout le spectacle du ciel

C’est là que Josèphe nous est précieux. À défaut d’une description détaillée, il nous indique du moins le sujet de cette tapisserie. Il reproduisait tout le spectacle du ciel, sans toutefois les signes du Zodiaque. La restriction a son importance : si l’interdiction de représenter les signes du Zodiaque atteint le rideau du Temple, c’est qu’il y est quelque chose de plus qu’un accessoire ornemental.

L’expression tout le spectacle du ciel laisse entendre alors que, sur un fond d’indigo, se découpaient le disque solaire, le croissant de la lune et les autres astres, sans qu’aucun dessin cherchât à les grouper en constellations susceptibles d’évoquer des êtres vivants.

L’imagerie sidérale semble empruntée au rideau du vestibule. La traduction grecque de son petit-fils, mieux conservée que le texte hébreu, dit : Qu’il était majestueux, entouré de tout le peuple, Au sortir de la Salle au Rideau  ! Comme l’étoile du matin au milieu des nuages, Comme la lune au jour de son plein, Comme le soleil qui resplendit sur le Temple du Très-Haut, Comme l’arc-en-ciel qui brille au milieu des nuées de gloire  ! 

Les Évangiles évoquent le déchirement du voile du temple au moment de la crucifixion de Jésus.

« Et voici, le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent. Des tombes s’ouvrirent et les corps de beaucoup d’hommes fidèles à Dieu qui étaient morts ressuscitèrent. » (Mat.27 : 51)

« Le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas. » Ma. 15:38

« Le soleil s’obscurcit, et le voile du temple se déchira par le milieu. » Lu. 23:45

L’Évangile de Marc et de Luc rapporte simplement le déchirement du voile de haut en bas. Le texte de Matthieu poursuit : la terre trembla, les rochers se fendirent. Des tombes s’ouvrirent et les corps de beaucoup d’hommes fidèles à Dieu qui étaient morts ressuscitèrent.

Le déchirement du voile a créé un séisme du ciel sur la terre qui déchira les rochers, fit éclater les tombeaux et ressusciter les morts.

Le grand-voile au décor sidéral représentait : tout le spectacle du ciel. Le tableau prophétique devait représenter un mouvement céleste : la déchirure se poursuivait du ciel sur la terre, qui a été ébranlée, ses rochers ont éclaté, les tombeaux se sont ouverts. Les exemples sont nombreux dans l’Ancien Testament où même des sacrificateurs ont déchiré leurs vêtements se prosternant devant Dieu.

« Alors, le grand-prêtre déchira ses vêtements en signe de consternation et s’écria : Qu’avons-nous encore besoin de témoins ! Vous avez entendu le blasphème ! Qu’en concluez-vous ? » (Ma. 14 : 63)

Un des textes les plus suggestifs est celui de Cyrille d’Alexandrie commentant Jn 19, 30 : après avoir commenté le geste de Caïphe qui déchire ses vêtements, il ajoute : Le temple divin lui aussi s’est conformé à cet usage qui avait cours parmi eux, en déchirant son rideau comme un vêtement, au moment où notre Sauveur venait de rendre l’âme… Tout cela s’accomplissait de tout point par une vertu divine, pour nous montrer que prenaient le deuil Israël et le saint Temple lui-même.

Mais voici un autre aspect qui interprète l’image de cette déchirure, puisqu’il préservait la présence de Yahwe : déchirer le voile, c’était révéler aux hommes ses mystères cachés.

« Cette espérance est pour nous comme l’ancre de notre vie, sûre et solide. Elle pénètre, par-delà le rideau, dans le lieu très-saint où Jésus est entré pour nous en précurseur. Car il est devenu grand-prêtre pour l’éternité dans la ligne de Melkisédek. » (Héb. 6:19-20)

« Le voile représente le corps, la chair même de Jésus. Il nous en a ouvert le chemin, un chemin nouveau et vivant à travers le rideau du sanctuaire, c’est-à-dire à travers son propre corps. » (Héb. 10:20)

Le chapitre des Hébreux insiste sur l’accès de la porte ouverte pour pénétrer dans le Saint des Saints, c’est-à-dire l’accès privilégié auprès du Père, en passant par le seuil de la maison des cieux qui est le sanctuaire de la chair de Jésus glorifié.

« Or, le Christ est venu en tant que Grand-Prêtre pour nous procurer les biens qu’il nous a désormais acquis. Il a traversé un tabernacle plus grand et plus parfait que le sanctuaire terrestre, un tabernacle qui n’a pas été construit par des mains humaines, c’est-à-dire qui n’appartient pas à ce monde créé. Il a pénétré une fois pour toutes dans le sanctuaire ; il y a offert, non le sang de boucs ou de veaux, mais son propre sang. Il nous a ainsi acquis un salut éternel. » (Héb. 9:11-12)

Cyrille D’Alexandrie propose cette explication : « Le déchirement du rideau ouvre le Saint des Saints à ceux que la foi au Christ a justifiés, et Dieu, en quelque sorte, montre le Saint des Saints à ceux qui en sont dignes, afin que désormais, sans que rien les en empêche, puissent accourir jusque dans la partie la plus intime de la tente ceux qui suivent les traces du Christ. »

En déchirant le voile, Dieu a touché à un des symboles les plus sacrés à cette époque, qui ouvre la voie des cieux jusque dans la partie la plus intime du sanctuaire du Père et de son Fils. Le voile grandiose qui se déchire de toute sa hauteur, c’est en même temps une destruction irrémédiable et une ouverture décisive.

La traversée du sang de l’alliance

Pour apprécier à sa juste valeur la portée de cet événement, il faut que nous comprenions quelques notions essentielles de la présence de Dieu :

❙ Au commencement, l’homme et Dieu jouissaient d’une communion parfaite et harmonieuse. Dieu se promenait au milieu d’eux dans le jardin.

❙ Puis vient le péché. Et Dieu expulse l’homme loin de Lui :

« L’Éternel Dieu le renvoya du jardin d’Éden, pour qu’il cultive le sol d’où il avait été tiré. Après avoir chassé l’homme, il mit à demeure à l’est du jardin d’Éden, les chérubins et la flamme de l’épée qui tournoie, pour garder le chemin de l’arbre de vie. » (Ge. 3:23-24)

Observons la structure et le culte qui lui était associé afin que nous puissions saisir l’importance de la déchirure du voile.

❙ Le parvis – Dieu s’entoure d’une barrière de fin lin, haute de 2,5 m – sa sainteté tient à distance les pécheurs. Il fait 50 m par 25 m (Exode 27 : 9-18). Comme la distinction dehors/intérieur de l’Église !

❙ La porte – Il n’y en a qu’une. Un seul moyen d’entrer. Un voile extérieur à soulever, il se compose de 4 couleurs qui se retrouveront aussi dans le voile intérieur. Comme Jésus qui est la porte…

❙ L’autel des sacrifices – Dès son entrée, le pécheur se trouve en face de l’autel, où il égorge et offre sa victime ; le sang répandu fait l’expiation de ses fautes. Comme Jésus sacrifice parfait…

❙ La cuve en bronze – Elle contient de l’eau pour que les prêtres puissent se purifier (se laver). Comme nous devons aussi nous laver les pieds, nous qui avons été lavés…

❙ La tente – elle-même mesurait 15 m par 5 m. Les planches latérales montaient à 5 m de haut. Avec sa partition intérieure, les 3 parois, associées aux 5 colonnes de l’entrée soutenaient 4 couvertures magnifiques aux couleurs symboliques…

❙ Le voile – C’est là où ça devient très intéressant ! La tente était divisée en deux parties :

Le lieu saint à l’est : un rectangle long de 10 m x 5 m formait le lieu saint. Les prêtres y entraient chaque jour. Il y avait une table avec douze pains pour représenter les douze tribus. Ils étaient changés à chaque sabbat, et mangés par les prêtres. Un chandelier à sept branches brûlait continuellement. De l’encens montait matin et soir à l’intérieur.

Le lieu très saint à l’ouest : un carré long de 5 m x 5 m, où seul le chef des prêtres entrait une fois par an. Il y avait l’arche de l’alliance. Ce coffre contenait une copie des dix commandements, qui condamnent tous les hommes à mort ! Et là, une fois par an, le jour de Yom Kippour, le prêtre entrait et plaçait le sang du sacrifice sur le couvercle en or… Sur l’arche, deux chérubins sans arme, le visage tourné vers le couvercle, pour qu’ils ne fassent pas périr le prêtre qui entre, mais regardent l’expiation qui est réalisée !

Le tabernacle a permis à Israël de vivre dans la présence de Dieu tout le temps du périple dans le désert, de 1550 à 1500 av. J.-C. Il est resté à Guilgal pendant la conquête de la terre promise sous Josué, puis il a été installé à Silo pendant la période des Juges. Sa gloire disparut lorsque les Philistins le prirent. Jésus entre dans le lieu très saint avec son propre sang.

« Il a pénétré une fois pour toutes dans le sanctuaire ; il y a offert, non le sang de boucs ou de veaux, mais son propre sang. Il nous a ainsi acquis un salut éternel. » (Héb.9.12)

Jésus ouvre un accès permanent au royaume de son Père et à sa présence :

« Ainsi donc, mes frères, nous avons une pleine liberté pour entrer dans le lieu très-saint, grâce au sang du sacrifice de Jésus. Il nous en a ouvert le chemin, un chemin nouveau et vivant à travers le rideau du sanctuaire, c’est-à-dire à travers son propre corps. Ainsi, nous avons un grand-prêtre éminent placé à la tête de la maison de Dieu. Approchons-nous donc de Dieu avec un cœur droit, avec la pleine assurance que donne la foi, le cœur purifié de toute mauvaise conscience, et le corps lavé d’une eau pure. » (Héb.10:19-22)

« Jésus est devenu notre intermédiaire, la clé qui ouvre le chemin. Voilà ce que Paul écrit :

En effet, il y a un seul Dieu, et de même aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, un homme : Jésus-Christ. Il a offert sa vie en rançon pour tous. Tel est le témoignage qui a été rendu au moment voulu. » (1 Ti. 2:5-6)

Jésus nous garantit un accès éternel en la présence de Dieu

« Cette espérance est pour nous comme l’ancre de notre vie, sûre et solide. Elle pénètre, par-delà le rideau, dans le lieu très-saint où Jésus est entré pour nous en précurseur. Car il est devenu grand-prêtre pour l’éternité dans la ligne de Melkisédek. » (Héb. 6:19-20)

S’engager avec le sang

Nous devons nous engager avec le sang de Jésus. C’est au travers du sang que nous avons une alliance, c’est aussi au travers de lui que nos cœurs sont circoncis. Tous les aspects de nos vies doivent passer par le sang. Alors que nous nous trouvons devant Dieu, nous échangeons notre ADN avec l’ADN céleste. Quand nous prenons la communion, il s’agit plus que du pain et du vin, nous renouvelons notre alliance et nous sommes marqués par l’ADN de Jésus. C’est dans cette place que nous découvrons notre identité de fils, nés de son ADN.

« Celui qui est né de Dieu ne s’adonne pas au péché, car la vie qui vient de Dieu a été implantée en lui et demeure en lui. Il ne peut pas continuer à pécher, puisqu’il est né de Dieu. » (1 Jn. 3:9)

La vie de Dieu, avec son propre ADN, est implantée dans nos vies où il veut demeurer. Plus nous traverserons le voile déchiré, plus nous demeurerons dans la présence du Père, plus nous serons changés et transformés à l’image du Père. Nous devons apprendre à nous tenir devant le Père sur la mer de cristal, cela peut sembler étrange pour certains, mais plus nous pratiquerons dans cette voie par excellence, plus nous verrons le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre entre le ciel et la terre par l’intermédiaire du fils de l’homme. (Jn. 1:51) Nous devons nous engager dans  cette réalité céleste qui nous est ouverte, nous découvrirons alors les demeures de Dieu, et nous serons connus dans ces lieux. Nous saurons de quelle manière nous pouvons échanger et négocier dans les cours célestes.

Prière :

Père, c’est devant toi que je viens pour déchirer mon cœur, revenir à toi comme jamais, car tu es l’Eternel mon Dieu, tu es compatissant et miséricordieux, tu es lent à la colère et riche en bonté. Je m’engage au travers du sang de l’Agneau au-delà du grand-voile pour servir ta présence sur la mer de cristal. J’applique ton précieux sang qui parle plus fort sur ma vie, ma famille, ma maison et tout ce que tu m’as confié. Je suis connecté en toi, à ta présence et à ton sang, je poursuis ta présence pour me tenir devant tes faces. J’aime vivre ta présence et demeurer prés de toi, au milieu des mystères cachés… c’est ma raison de vivre,  

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